D’Ostende à Calais (étape 86)
19/07/2024. Il fait chaud aujourd’hui. Très chaud. L’étape est longue également. Trop longue. Nous déjeunons à Ostende de bon matin, face à la plage. Nous suivons la promenade maritime Albert 1er, puis longeons la côte jusqu’à la ville de Nieuport. Le port de plaisance est immense. Nous mettons un certain temps à le franchir avant de gagner le canal Plassendale-Nieuport. La traversée jusqu’à Veurne est agréable. Les voitures sont absentes et les cyclistes sont en nombre. Le vent nous porte. Notre allure est élevée. Nous gagnons rapidement un second canal, le canal de Furnes, qui relie Dunkerque. Une cycliste en vélo électrique nous double à une vitesse affolante. Nous marquons une pause à Dunkerque. Nous déambulons dans le port du Grand Large avant d’atteindre la longue plage de Malo-les-Bains. Le soleil est à son zénith. Il nous reste encore quarantaine kilomètres à parcourir. La reprise est rude.
De voie verte en voie verte, nous suivons la véloroute 4 pour rejoindre Calais. Le chemin est cependant difficile à suivre. Nous empruntons de nombreuses déviations. Les arrêts sont fréquents lorsqu’il s’agit de traverser la route pour suivre l’itinéraire. Nous parcourons une distance plus importante que prévu. À Gravelines, nous marquons l’arrêt pour nous rafraîchir. Notre eau est tiède, presque chaude. Aux abords des routes menant à Calais, nous croisons plusieurs dizaines de personnes migrantes parfois lourdement chargées. Près de la rocade portuaire, nous apercevons un mur orné de barbelés. Triste réalité que beaucoup ignore. Nous voici enfin arrivés au camping. Une fois installés, nous gagnons la façade maritime en quête d’un repas. Notre première soirée en France depuis bien longtemps.
Nous voici de retour en France. Quel drôle de sensation. Notre voyage touche bientôt à sa fin. Cette idée me rend déjà un peu nostalgique. Que de choses vécues durant ces quatre mois passés. Nos repères linguistiques primitifs réinvestissent progressivement le paysage. Le sentiment d’étrangeité s’estompe au fur et à mesure. À ceci se mêle un profond sentiment de fierté. Malgré les doutes du départ, nous avons accompli l’essentiel de nos ambitions. Encore quelques kilomètres avant de retrouver Brest.
Nous marquons une pause à Dunkerque pour déjeuner et profiter de la plage. Au café, la serveuse nous complimente. Elles nous trouvent tous deux très beaux. Nous la remercions, bien naturellement. Nous avalons notre déjeuner à la grande plage de Malo-les-Bains. Elle est prise d’assaut par des milliers de personnes. Le spectacle est impressionnant. Le vieu pap’ enfile son maillot de bain et part se baigner. Pendant ce temps, je reste à la terrasse d’un café. Je surveille les vélos et je lis. Bien évidemment, je m’endors.
Nous passons une agréable soirée sur la promenade de la, digue, à Calais. Nous observons la plage de sable fin et les chalets blancs. Au loin, des navires de charge stationnent. L’ambiance est détendue. La côte d’Opale dégage une belle lumière qui invite à la contemplation.
De Calais à Boulogne-sur-Mer (étape 86)
20/07/2024. L’étape de ce jour est courte. Nous sommes surpris par le profil de la route. En quittant Calais, nous empruntons la véloroute 4 dans le but de contourner la départementale, alors fréquentée. Une fois engagés sur la piste balisée, nous entamons une montée vers des terrains agricoles vallonnés. Nous dévalons les sentiers puis nous en grimpons de nouveau. Les pentes s’enchainent. Le vent d’Ouest nous freine lors de nos élans. Le vieu pap’ peste en écrasant ses pédales : “C’est pas vrai, ces cons-là font tout pour nous dégoûter du velo, ou quoi!? ” Nous quittons la véloroute à la première occasion. Nous marquons une pause à Escalles. Nous suons à grosses gouttes. Nous mangeons un morceau avant de reprendre la route, cette fois-ci sur la départementale D940. La difficulté demeure. Tout le long du Grand site des Deux Caps, nous continuons nos ascensions, parfois abruptes, et nos descentes, souvent contenues.
Passés Audreselles, nous profitons enfin d’une route relativement plate et bien aménagée au bord de la côte escarpé qui, à certains endroits, rappelle le Finistère. Au sortir de Wimereux, nous faisons le point avec le vieu pap’. Nous sommes éreintés. Nous trouvons facilement un camping à l’entrée de Boulogne-sur-Mer. Nous profitons de nos quelques heures de repos pour visiter “la capitale de la côte d’Opale”.
Un magnifique point de vue sur la baie de Wissant depuis la vélo maritime (autre appellation de l’EuroVelo) située dans les paysages agricoles. Quelques instants plus tôt, la côte était partiellement brumeuse depuis les terres. Un beau spectacle.
À la suite d’une balade le long de la promenade du général San Martin, nous nous rendons sur la plage pour nous délasser au soleil. Le vieu pap’ se baigne, tandis que moi, je m’endors sur ma serviette.
Une belle fresque de Fintan Magee, un graffeur australien, qui s’intitule : “La vague de chaleur“. Elle représente un homme aux allures de hipster et dont le vélo est en train de fondre sur place. Une allégorie du réchauffement climatique, sans doute.
De Boulogne-sur-Mer à Le Crotoy (étape 87)
21/07/2024. Nous quittons Boulogne-sur-Mer en suivant la piste cyclable qui borde la Liane. Arrivés à Saint-Etienne-du-Mont, nous empruntons la D940 jusqu’à Étaples, une petite ville portuaire limitrophe à la station balnéaire du Touquet. La route est monotone entre les villes. Depuis l’étape de la veille, nous redoutons de suivre la Véloroute au risque de nous retrouver à faire des zigzags dans les champs. Nous optons plutôt pour la rectitude de la départementale. Nous marquons l’arrêt au Touquet par boire un café. Devant le palais des Congrès de la ville, des collectionneurs d’automobiles sont réunis pour exhiber leurs bels engins. Certains nous doublent en pédaradant au volant de leur bolide. Nous restons qu’un bref instant, la route est encore longue. Du Touquet à Berck, par miracle, nous suivons une belle piste cyclable. Un cycliste accoste le vieu pap’ et l’interroge sur son trajet.
Avec son bob sur la tête et son tee-shirt Lc Waikiki, il lui explique qu’il arrive de Pologne depuis l’Italie. Le cycliste est bouche bée. Il commence à frimer le vieu pap’ avec son périple. Je suis souffle cette idée. Il rigole. À la suite de cette rencontre, nous arrivons à Berck. Nous y déjeunons et sillonnons sa longue plage. Le moment est agréable. Nous reprenons la route en direction de la baie de Somme. Encore trente kilomètres à parcourir.
À Étables-sur-Mer, nous croisons au port la sculpture d’un marin pêcheur. Il jette son filet. Le geste est remarquablement saisi. J’aime ce genre de réalisation qui érige le travail humain comme objet d’art.
Nous déjeunons à Berck dans un parc, non loin de la promenade maritime. Sur les murs, il y a de nombreuses fresques qui abordent la thématique de la musique. L’une d’elle aborde l’esthétique de l’univers Glam Rock de David Bowie (1947- 2016). Nous discutons des peintures avec le vieu pap’, et de celle-ci en particulier. J’ai une pensée pour le Bon Steph’.
Avant de reprendre la route, nous prenons quelques minutes pour observer la plage de Berck. De petits chalets colorés sont plantés dans le sable. Des cerf-volistes réalisent un magnifique ballet dans le ciel avec leur toile de spi. Quelques téméraires tentent une percée dans l’eau. Les marchands de glace sont pris d’assauts, tandis que les terrasses sont noires de monde. Berck est grouillante de vie qui la rend belle.
3 Comments
LeBonStef · 20 July 2024 at 12h39
Toujours très heureux de suivre votre périple, de découvrir les lieux de vos aventures cyclotouristiques et de revoir vos bonnes têtes ! À très bientôt les amis !
letempscycliste.com · 20 July 2024 at 23h25
Merci de ton commentaire mon bon Stéphane.J’espere te croiser dans les rues de Brest dans quelques jours. Comme à l’accoutumée. A tout bientôt. E.G
Marek · 21 July 2024 at 10h23
Grâce à vos rapports, j’apprends beaucoup sur notre planète. Je suis heureux que vous atteigniez bientôt votre objectif. Ce fut un grand et merveilleux exploit.