De Swinoujscie à Greifswald (étape 69)
26/06/2024. Nous dépensons nos derniers zlotys avant de quitter la Pologne. Notre séjour dans le camping de Świnoujście est mitigé. Le vieu pap’ ne s’y sent pas bien. Sans doute est-ce dû à la forte fréquentation et au flicage du personnel le matin. Nous compensons néanmoins par la dégustation d’un excellent repas le soir. Nous reprenons la route. De nouveau, une journée à pédaler au bord de la Baltouille, comme dit le vieu pap’. Nous franchissons la frontière et traversons plusieurs stations balnéaires allemandes, comme Ahlbeck sur l’île Usedom. De ce côté-ci ci de la Poméranie Occidentale, la côte n’est pas aménagée de la même façon. En Allemagne, le front de mer est plutôt bordé de logement de haut standing (villas de type châlet, hôtels de luxe…). Les commerces sont moins hétéroclites qu’en Pologne. La restauration rapide devient rare. La population change également. Les personnes âgées sont plus nombreuses. Elles ont l’air en excellente forme d’ailleurs. Elles font du vélo. Les hommes sont moins bedonnants qu’en Pologne.
Nous continuons notre route le long de la bande terrestre qui sépare la lagune de la mer Baltique, c’est à dire de Ückeritz à Zinnowitz. Ici, d’immenses rangées de camping-cars sont flanquées au bord des routes. Les campingplatz se succèdent et parfois se confondent entre eux. Les vacanciers se baladent dans les bois avant de profiter des immenses plages qui bordent les rives. Nous sommes ici en quelque sorte au paradis des campeurs retraités allemands. Nous décidons de nous arrêter à l’une des nombreuses plages délimitées par des épis. De nombreux retraités et quelques familles y pratiquent le nudisme. Ils se délassent. Nous faisons de même…mais avec le maillot. La ville hanséatique de Greifswald se rapproche maintenant. Ses églises gothiques sont visibles au loin. Nous longeons les bords de la rivière Ryck. Nous contemplons le port de la ville qui inspira quelque unes des œuvres majeures de Caspar David Friedrich, né à Greifswald.
Le moment tant attendu de la journée : la fameuse photo devant la frontière allemande. Le vieu pap’ est ravi. Moi aussi.
Nous déambulons dans les rues de Greifswald. La grand place est charmante avec son hôtel de ville. On distingue ici ses deux plus anciens bâtiments qui sont des entrepôts résidentiels gothiques, datant des XIVe et XVe siècles.
Nous essayons ce soir l’expérience “Slube” , genre de Tinyhouse situé dans le port de plaisance de Greifswald. Le vieu pap’ aime le concept.
De Greifswald à Tribsees (étape 70)
27/06/2024.
De Tribsees à Rostock (étape 71)
28/06/2024. Une courte étape en ce jour singulier. Il y a 38 ans, je venais au monde. En 1986, c’était la catastrophe de Tchernobyl. En 1989, la chute du mur de Berlin. En 1990, la guerre du Golfe. En 1993, le tunnel sous la Manche est inauguré. En 1995, Chirac est président. En 2000, c’est au tour de Poutine. En 2001, l’attentat contre le World Trade Centre. En 2002, ma première grosse manifestation contre le FN. En 2004, l’année du BAC. En 2006, ma seconde grosse manifestation contre le CPE. En 2008, Barack Obama est président. La même année, je suis en Erasmus en Espagne. En 2011, la guerre en Syrie éclate. En 2014, Magnus Carlsen devient champion du monde d’échecs. En 2015, les attentats à Paris. En 2017, Macron est président. Trump aussi. En 2019, manifestations mondiales pour la lutte contre le réchauffement climatique. En 2020, le Covid-19. En 2022, invasion de l’Ukraine par la Russie. En 2024, tour d’Europe à vélo avec le vieu pap’.
Le 28 juin 2024 à 12h30 : je répare ma roue arrière qui a crevé pour la seconde fois depuis le début du voyage. Un éclat de verre à pénétré le pneu. Nous sommes en bordure de forêt. Les moustiques nous attaquent sans sommation. Le moment est rude mais de courte durée.
La fontaine des Mouettes à Rostock, située sur le Neuer Markt en face de la mairie. Quatre sculptures de dieux de l’eau (Neptune, Nérée, Triton et Prothéus) sont regroupées autour d’un haut pilier où se dresse une mouette qui regarde au loin. La simplicité de l’oeuvre attire mon regard.
Escale à Hambourg
29/07/2024.
De Rostock à Beckerwitz (Wismar) (étape 72)
01/07/2024. Une journée “gueule de bois”. La motivation me fait défaut aujourd’hui. J’ai la tête dans les nuages. Je repense aux résultats désastreux des législatives, aux jours passés à Hambourg avec mon soleil d’Hortez, à la reprise professionnelle pour la rentrée. Ça se mélange. Bon alors, on va où là !? qu’il demande le vieu pap’. Je quitte ma rêverie. Direction Wismar. L’étape commence par une route départementale. Elle est fréquentée. Nous filons droit pour éviter les accrocs. Nous prenons ensuite une longue route de campagne impeccablement entretenue. En l’empruntant, je me dis que le haut niveau de rendement agricole affiché par l’Allemagne est aussi le résultat de l’état de son infrastructure routière. Nous nous dirigeons vers la côte.
Quand soudain, un moment d’égarement. Malgré les indications du GPS, je me trompe de route. Nous voici désormais dans des chemins de traverse le long des champs. À un moment, la route disparaît et laisse place à une prairie. T’es sûr qu’il a pas picolé ton GPS ! s’exclame le vieu pap’. Apres quelques centaines de mètres, nous regagnons la route. Nous apercevons enfin la mer. Nous marquons une pause à Wismar pour faire quelques courses et contacter les campings du coin. Nous repérons le “Ostseecamping Beckerwitzer Strand“. Situé à 15 kilomètres de Wismar, ce camping est au bord de la mer Baltique. Un petit bain au réveil ? Encore quelques coups de pédales et nous y sommes !
Nous faisons une halte à la place du marché de Wismar qui est le plus grand marché du nord de l’Allemagne. La place est carrée. Elle est encerclée par de nombreux bâtiments historiques, comme l’hôtel de ville, l’ancien bureau du commandant suédois, le Vieux Suédois ou le Reuterhaus. Ici, à droite de la photo, on distingue le célèbre Wasserkunst, une fontaine du début du 17e siècle qui servait autrefois à approvisionner en eau les citoyens de Wismar.
Le vieu pap’ sait comment valoriser le patrimoine allemand. Les gargouilles du Wasserkunst, Nix et Nixe, ont ici fière allure avec son bob et ses lunettes.
De Beckerwitz (Wismar) à Lübeck (étape 73)
02/07/2024. Je me réveille ce matin avec une douleur au genou gauche. Je commence à payer les frais des 6 500 kilomètres bientôt atteints. Nous fixons une étape courte, à allure modérée. Nous buvons trois cafés avant de quitter le camping. La journée débute sous la pluie. Petite halte au LIDL de Grevesmühlen . Le devant de caisse propose des bonbons, du tabac et des mignonnettes d’alcool fort. Je ressors avec de l’eau et des bananes. Durant le trajet, nous traversons de nombreux villages dans lesquels on peut observer de grosses bâtisses aux toits de chaume en forme de tente. Certaines ont des pignons richement décorées. Nous marquons une pause dans la ville de Schönberg pour y déjeuner. Le temps d’avaler une délicieuse hausgemachte Suppe, nous repartons en direction de Lübeck. Nous nous enfonçons davantage dans le Land de Schleswig-Holstein. La pluie continue de battre.
À travers le verre de mes lunettes embuées, j’aperçois enfin la ville hanséatique de Lübeck. Nous franchissons sa périphérie. Au niveau d’une petit place, notre regard se porte sur des statues en bronze symbolisant la bonne entente de la vie quotidienne d’un quartier. Nous coupons par la vieille ville et longeons la Porte Holstein, l’emblème de la ville depuis le 15e siècle. La ville semble avoir conservé un patrimoine si riche. Nous la visiterons demain matin. Nous voici enfin au camping. Les camping caristes allemandes et suédois sont nombreux. A contrario des campeurs qui, eux, sont quasiment absents. Nous plantons nos tentes avant de nous diriger vers les douches. Au final, me dis-je, le genou a relativement bien tenu. Mais pour combien de temps?
Le vieu pap’ est ravi de déguster une bonne Suppe dans la boutique bio de Schönberg qui fait aussi restaurant.
Une vieille ferme (Bauernhof) au toit de chaume que nous croisons en chemin.
L’imposante porte Holten (Holstentor) de type gothique, symbole de la ville. Sur l’arcade, on peut lire en lettres dorées : Concordia Domi Foris Pax (Unité intérieure, Paix extérieure). L’édifice rappelle le pouvoir économique et militaire de la ville qui était la capitale médiévale de la Ligue hanséatique (confédération commerciale).
Une journée à Lübeck
03/07/2021. Journée de repos à Lübeck. Nous flanons dans la vieille ville qui est entourée d’eau. L’architecture en brique rouge des maisons et des églises marque le style de la ville. Nous grimpons dans la tour de l’église Saint-Petri pour profiter du panorama, avant de déambuler sur la place du marché où se situe l’hôtel de ville. Nous jetons un regard sur l’hôpital Saint-Esprit (l’un des plus anciens hôpitaux au monde) avant de nous perdre dans les ruelles médiévales. La visite est néanmoins de courte durée pour la part. Je décide de restreindre mes efforts pour préserver mon genou qui reste encore un peu douloureux. Le vieu pap’ me racontera la suite de ses pérégrinations dans les rues de la ‘Reine de la Ligurie Hanséatique’.
De Lübeck à Weddelbrook (Bad Bramstedt) (étape 74)
04/07/2024. Cette nuit, la pluie a tambouriné contre la toile de nos tentes. Nous nous réveillons sous la grisaille. Il pleut. Nous repoussons notre départ dans l’attente d’une éclaircie. Nos voisins normands venus de Munich sont partis tôt. Ils n’étaient pas très bavards. Nous quittons enfin le camping vers midi. Le trajet se passe plutôt bien. Nous roulons sur une longue piste cyclable flanquée à la route. La pluie reprend. Elle s’intensifie. Nous nous mettons à l’abri. Une fois le nuage passé, nous reprenons la route. Sous le soleil, cette fois-ci. La ville de Bad Segeberg est en approche. Nous nous y arrêtons pour déjeuner. Le temps de descendre de son vélo, le vieu pap’ remarque que sa roue arrière est de nouveau à plat. C’est sa huitième crevaison. Nous trouvons un banc dans la cour d’un lycée professionnel pour réparer et déjeuner.
Un homme s’approche de nous et nous propose spontanément un café. Nous acceptons avec plaisir. Nous faisons la connaissance de Tomas. Il est enseignant au lycée technique. Lui aussi a réalisé quelques gros périples à vélo, notamment au Danemark et en Islande. Il nous raconte ses aventures. Il s’enquiert des notres. Nous passons un agréable moment en sa compagnie. Après avoir réparée la roue du vieu pap’ et avalé nos sandwichs, nous reprenons la route en direction de Bad Bramstedt. Le temps est désormais ensoleillé. Quel contraste avec la matinée ! Nous apprécions le moment.
Pendant que la pluie tombe à verse, nous nous abritons sous le porche d’un particulier, détenteur d’une splendide Trabant. La Trabant, ou ‘Trabi’, est considérée comme le symbole de la RDA. De 1955 à 1990, des millions d’allemands d’Allemagne de l’Est se déplaçaient au volant de cette petite voiture à la carrosserie en plastique. La Trabant était réputée pour sa fragilité et ses pannes récurrentes. Du coup, les conducteurs en prenait grand soin pour qu’elle tienne la distance et le temps, d’autant que les pièces de rechanges étaient rares. La pluie a cessé. Nous reprenons la route.
Le jeudi, c’est le jour de la parution de l’hebdomadaire allemand DIE ZEIT (littéralement. Le temps). Cette semaine, le journal d’inspiration sociale libérale titre en Une ‘Le danger des gros égos. Ces hommes gâchent ils notre avenir ? Comme Biden et Macron avec vanité. L’excès de confiance et le pari renforcent les extrêmes.’ De toute évidence, les allemands portent notamment un regard critique sur les conséquences des décisions récentes de Macron. Comment ne pas l’être ?
De Weddelbrook (Bad Bramstedt) à Otterndorf (étape 75)
05/07/2024. Une belle étape. Nous quittons le camping de Weddelbrook de bonne heure pour prendre un Frühstück à Bad Bramstedt et acheter un nouveau pneu au vieu pap’, et des chambres à air, chez un vélociste repéré la veille. Pendant nos achats, Le mécanicien examine la jante (quasi-détruite) de ma roue arrière. Il indique qu’un autre vélociste, situé dans une commune voisine, peut la remplacer. Nous sautons sur l’occasion. Une heure plus tard, montre en main, ma jante est remplacée et ma roue est comme neuve. Me voici enfin serein. Je ne crains plus désormais de casser ma roue arrière en plein effort. Le vieu pap’ est également satisfait de sa nouvelle roue. Une Michelin. Nous quittons Lentföhrden en direction de Glückstadt. La route est impeccable pendant quarante kilomètres. Nous empruntons la piste cyclable accolée aux routes départementales.
Elles en sont toutes pratiquement équipées. Durant le trajet, le rythme est relativement soutenu. Nous sommes portés par un léger vent de Nord-Est. La route est dégagée. Les prairies et les forêts nous hypnotisent. Dans les villages, les détails des fermes historiques, comme leurs colombages ou leurs toits de chaumes, captent notre regard. Un détail m’interpelle : les pelouses sont impeccablement tondues. Une fois arrivés à Glückstadt, nous empruntons le bac pour traverser l’Elbe. Nous suivons le panneau Elbfähre. Les camions de marchandises et les voitures s’entassent sur le petit ferry. Le vent souffle. Le clapot est important. Le crachin de l’Elbe nous gifle le visage. Le trajet dure une vingtaine de minutes. Nous apercevons plusieurs colonies d’oies sauvages sur les rives. Nous atteignons ensuite Wischhafen. Alors que nous pensions nous y arrêter pour avaler notre mittagessen, nous n’aperçevons aucun lieu de restauration sur la route. La prochaine destination est Otterndorf qui se situe à trente kilomètres. Les conditions météorologiques se modifient. Nous accusons désormais une pluie fine et un vent d’ouest. La traversée de l’Elbe nous a coupé les jambes. Je commence à ressentir les symptômes de la fringale du cycliste : jambes en coton, grosses sueurs et surtout, une énorme faim. J’avance difficilement. Je commence à regarder si les arbres sont éventuellement fruitiers. Le vieu pap’ accuse également le coup. Les petits villages se succèdent. En dépit de nos recherches, nous ne trouvons aucun commerce. La situation commence à devenir urgente. Nous tombons finalement au hasard devant un petit bistrot à Neuhaus, un autre petit village situé à une quinzaine de kilomètres d’Otterndorf. En voyant nos mines déconfites, la serveuse, qui a un excellent niveau de français, comprend qu’il fallait agir vite. Après nous avoir installé, elle apporte de l’eau, des boissons chaudes et deux salades de pommes de terre avec une grosse et belle Wurst. Le repas est vite dévoré. Un délice réparateur. Après nous être rassasié, je m’endors sur ma chaise. La petite ville salvatrice de Neuhaus restera gravée dans ma mémoire. L’arrivée à Otterndorf nous offre un beau spectacle. Nous contemplons l’étendue de l’estuaire de l’Elbe, la mer du Nord et son littoral. Enfin au camping. Place au match désormais !
Le mécanicien cycle répare ma roue arrière dans son atelier. L’intervention dure vingt minutes. Pour lui, la chose est simple. Il a le geste professionnel. Il connaît les étapes à accomplir. Je lui exprime ma gratitude au moment de la remise. Il me regarde étonné. Je crois qu’il n’a pas compris les deux trois mots que j’ai essayé de baragouiner en allemand. Tanpis.
La traversée de l’Elbe en ferry depuis Glückstadt (rive nord-est) vers Wischhafen. Le moment est agréable et reposant. Avant de monter, nous dépassons des colonnes d’automobilistes qui attendent de pouvoir embarquer. Nous sommes étonnés du nombre au regard de la taille limitée du ferry et du trafic. Sans doute au moment d’écrire ces lignes, certains sont encore en train d’attendre leur tour !
La mer des Wadden, ou ‘mer des brumes’, est la zone côtière de la baie germanique en mer du Nord. Le trait de côte est ici quasi-rectiligne.
La tension est palpable dans la salle du camping. Les joueurs de la Mannschaft ont égalisé à un but partout face à l’équipe d’Espagne. L’issue de ce quart de final de l’Euro 2024 est (encore) incertaine. Les hommes transpirent à grosses gouttes. Les femmes sont figées, tandis que les enfants ont la bouche grande ouverte devant l’écran.
De Otterndorf à Bremerhaven (étape 76)
06/07/2024. Discussion matinale avec notre voisin de camping. Nous rencontrons Patrick, un jeune anglais qui se rend à vélo vers Oslo pour y retrouver des amis notamment. Il est lourdement chargé. Cap vers Cuxhaven. Nous traversons des installations industrielles, comme un immense chantier de construction d’éoliennes ou encore une usine de poissons. Nous buvons un café au port. Passés Cuxhaven, nous allons vers l’ouest en direction de Wremen. Nous longeons une longue digue avec des prairies de moutons. La digue nous protège un peu du vent. En revanche, elle occulte la bande côtière qui est particulièrement plate au passage. Plusieurs villages assez identiques ponctuent le trajet. Les cyclotouristes sont relativement nombreux sur la route. Ils arrivent de l’ouest. Les voitures en revanche, sont relativement rares.
L’étape aurait pu être reposante, mais nous accusons un fort vent d’Ouest. Nous nous relayons fréquemment pour nous économiser. Nous trouvons un camping un peu reculé a Bremerhaven, situé au bord d’un lac. Le vent redouble d’intensité. Les tentes s’écrasent sur elles-mêmes. Ce soir, notre repas se compose principalement d’abricots et de pêches. Nos voisins sont deux motards. L’un d’eux rit fort. Le camping est pratiquement vide, sinon.
Parfois, la piste cyclable nous fait pénétrer dans les prairies de moutons situés sur la digue. Rapidement, l’objectif est d’éviter les moutons qui sont assez passifs quand les cyclistes passent à leurs côtés. Par ailleurs, il faut éviter de rouler sur leurs innombrables crottes qui jonchent le chemin. Sans doute est-ce ceci le plus dur.
De Bremerhaven à Eckwarden (étape 77)
07/07/2024. Nous déjeunons de bon matin à Bremerhaven avant de prendre le bac pour traverser la Weser. Nous suivons aujourd’hui l’EuroVelo 12 qui longe la façade côtière. Nous trouvons difficilement le quai d’embarquement. Les ports à Bremerhaven sont nombreux. Nous débarquons au bout de quelques minutes à Nordenham. De ce côté, les grues “girafes” de Bremerhaven semblent se tenir au garde-à-vous. Nous empruntons la route côtière en direction de Eckwarden. Les plages n’ont pas de sables ici…mais de l’herbe. Des chaises de plage rayées, privées pour l’essentiel, y sont installées. L’accès à la mer n’est pas “libre”. Les baigneurs empruntent de petits escaliers répartis ça et là. La mer est basse en ce milieu de journée. Le vent souffle fort en revanche. Nous nous relayons fréquemment comme hier.
À Eckwarden, nous prenons la décision d’emprunter le bac pour rejoindre Wilhelmshaven, situé du côté Ouest de la rive, au lieu de longer l’intégralité de la baie de Jade. Le vent de face nous décide à couper le trajet pour profiter de meilleures conditions les jours à venir. Nous découvrons cependant que le ferry ne circule ni le dimanche, ni le lundi de ce mois. Dépités, nous décidons de passer la nuit au camping d’Eckwarderhörne et de longer une partie de la baie le lendemain.
Nous quittons Bremerhaven pour le quartier Blexen de la ville de Nordenham. La traversée de la Weser n’est pas très cher (3,50 euros / personne). Elle dure environ dix minutes. Le moment est appréciable. Une pause avant de reprendre la route. Une petite buvette est disponible sur le bateau. Allons-y !
Bremerhaven depuis le quartier de Schockumerdeich de Nordenham. Nous sommes en plein coeur du parc national de la mer des Wadden avec ses vastes prairies.
Eckwarderhörne à Butjadingen, à la pointe nord-est de la baie de Jade. Un lien pour découvrir le lieu : https://youtu.be/EfTykulPJa4?feature=shared
De Eckwarden à Wiesmoor (étape 78)
08/07/2024. La journée débute sous un ciel ensoleillé. Nous roulons le long de la baie de Jade avant de rejoindre le bourg de Budjadingen. Nous y déjeunons. L’église de la commune est partiellement recouverte de lierres, ce qui lui donne une expression pittoresque. Rassasiés, nous reprenons la route avec l’idée de suivre l’intégralité de la véloroute qui jouxte la baie, et ce jusqu’à Schillig, au nord de Wilhelmshaven. Cependant, au moment d’un arrêt à Diekmannshausen, nous décidons de réviser notre plan. Malgré le confort de la véloroute, la journée est marquée par un fort vent de Nord-Ouest qui nous ralentit et nous épuise. Nous décidons donc de “couper” en mettant le cap vers l’agglomération de Wiesmoor, située au centre de la Frise orientale.
Nous entamons la journée en longeant le bras de mer de Jade. La marée est descendante. Elle dévoile des vasières à perte de vue. Nous croisons plusieurs quais en ruine à proximité de Eckwarderhörne. Le temps est splendide.
Un aperçu de la signalétique pour les randonneurs à vélo et les cyclistes qui empruntent la véloroute de la mer du Nord. Le balisage est particulièrement abouti. Le GPS est quasi-inutile. Nous mettons le cap vers Diekmannshausen, à l’extrémité sud de la baie. Encore dix huits kilomètres de digues verdoyantes et de prairies de moutons.
La joie est perceptible sur le visage du vieu pap’. La réceptionniste du camping lui a donné un magnifique sac poubelle bleu pour protéger son matelas. Un moment rare, d’une grande intensité.
La journée s’achève au Camping und Bungalowpark Ottermeer, à proximité de Wiesmoor. Nous mangeons notre repas du soir près du lac Ottermeer. À notre droite, un père apprend à lancer loin avec une canne à pêche à son fils. À gauche, des canards nous font de l’œil pour goûter à nos sandwichs. Le vieu pap’ est pensif. Nous passons notre dernière soirée en Allemagne.
3 Comments
Soiz · 30 June 2024 at 12h58
Enfin l’Allemagne hihi ouiiiiii ! Génial !
Marek · 1 July 2024 at 16h47
Aiden, je lis ton voyage tous les jours et je me demande ce qui s’est passé pour que tu n’écrives rien.
letempscycliste.com · 10 July 2024 at 14h17
Salut cher Marek,
C’est essentiellement la fatigue qui retarde l’écriture. Mais je continue, rassure toi. Nous sommes en Hollande désormais. Petit à petit, nous nous rapprochons de Brest. Nous pensons à toi avec Jacky. Nous espérons te revoir. À bientôt. Edine.