De Wolfpassing an der Hochleithen à Brno (étape 53)

04/06/2024. Après une journée entravée par l’orage, nous ne sommes pas mécontents de reprendre la route. Nous empruntons la piste cyclable Brno-Vienne qui relie les deux métropoles d’Europe centrale. Le paysage est plat et les routes sont parfaitement asphaltées. Les cerisiers et les pommiers bordent les sentiers. Dans les villages, nous apercevons de nombreuses caves traditionnelles semi-enterrées, ornées de motifs champêtres. Nous quittons l’Autriche pour la Moravie du Sud. Le paysage affiche de nombreuses exploitations viticoles entrecoupées d’épaisses bandes forestières. Les chemins ombragés nous rafraîchissent. Nous empruntons l’EuroVelo 9 qui est parfaitement balisée. En chemin, nous rencontrons de nombreux cyclistes, dont certains cyclotouristes. Je n’ai pas entendu le vieu pap’ râlait une seule fois de la journée. C’est bon signe.

Laa an der Thaya, ville frontalière avec la République Tchèque. Avant de franchir le rubicon, nous nous accordons un déjeuner au restaurant. Au moment de l’addition, nous constatons que l’eau gazeuse nous a été facturée 7,20 euros. Avec le vieu pap’, nous avons la sérieuse impression d’être pris pour des pigeons parfois.

Indubitablement, c’est la journée de la cerise aujourd’hui. Nous multiplions les arrêts pour ramasser le fruit délicat. Nous dévorons des cerises tantôt acides ou sucrées. Nous en remplissons nos poches.

Notre circuit en Autriche touche à sa fin. Nous atteignons la République Tchèque en passant par la région de Moravie du sud. D’emblée, l’EuroVelo 9 est balisée. Nous l’empruntons et la suivons jusqu’à Brno. Nous longeons les bords d’un lac et traversons des champs de blé, de maïs et d’orge. Parfois, nous surprenons des lièvres et des faisans. La route est agréable.

Nous traversons de nombreux villages en chemin, comme Drnholec ici sur la photo, une ville du district de Breeclav. Les édifices architecturaux (mairie, église..) nous intrigue moins que la présence de hauts parleurs dans les bourgs. Parfois, une musique s’en dégage et s’ensuit une annonce que nous ne comprenons pas. Une information publique ? Une litanie ? Nous devons résoudre ce mystère.

De Brno à Olomouc (étape 54)

05/06/2024. Un cycliste tchèque nous avait prévenu. Le sud de Brno est plat et sa partie nord est vallonnée. Nous enchainons les descentes et les montées sur quatre vingts kilomètres. L’étape est physiquement rude, d’autant que le soleil frappe fort. Nous suons à grosses gouttes. J’entends cette fois-ci le vieu pap’ râlait, lui qui n’aime ni les montées ni les descentes. Ses hurlements effraient les lièvres qui bondissent à travers champs. Heureusement que les routes sont peu fréquentées. Pour atténuer nos peines, nous multiplions les arrêts dans les villages. Les hauts parleurs crachent leurs logorrhées monocordes. Enfin, nous arrivons à Olomouc, autre ville importante de Moravie. Nous séjournons au camping Krásná Morava, situé à sa périphérie. Le lieu est agréable et propice à la récupération. En somme , un endroit idéal pour deux cyclistes fourbus.

Jour de marché à Brno. Nous flanons dans le centre historique de la capitale morave. Nous visitons la cathédrale de Saints-Pierre-et-Paul qui surplombe la ville depuis le mont Petrov. L’autel de l’édifice est impressionnant. Sur Zelný trh (place du marché), nous observons quelques prestigieux édifices au style baroque, comme le musée de Moravie, le théâtre ou encore l’hôtel de ville. À bien des égards, la ressemblance avec l’architecture viennoise est troublante.

Nous marquons une pause à Křtiny, situé à environ 15 kilomètres au nord-est de Brno, pour déjeuner. Nous choisissons un restaurant avec un menu à 130 couronnes tchèques, soit environ 5,30 euros. De délicieux polévska (potages) à base de viande nous sont servis. On se régale. Dans le village, des pèlerins se pressent vers l’église centrale du Nom de la Vierge Marie.

Difficile de trouver son rythme lorsque l’on évolue dans un plateau vallonné. Ça monte et ça descend. On change de vitesse et de plateau constamment. On doit se réhabituer sans cesse à un nouvel effort. À l’approche d’ Olomouc, les jambes sont dures.

D’Olomouc à Pískáč Postrelmov (étape 55)

06/06/2024.

Avant de reprendre la route, nous visitons la capitale de Moravie du nord, Olomouc. La richesse architecturale de la ville est époustouflante. Le centre ancien se compose de somptueux palais et de maisons patriciennes aux façades colorées. De nombreuses fontaines de style baroque ornent les places. L’une d’elles représente Jules César. Une autre Hercule terrassant l’hydre de Lerne .

Dans la partie nord de la ville, on découvre la cathédrale Saint-Venceslas, édifiée dans un ancien château. Sur la photo, on distingue l’hôtel de ville (Radnice) qui abrite une horloge astronomique où chaque heure symbolise un corps de métiers. On en prend plein les yeux ici.

Le drame s’est déroulé en milieu d’après-midi. Nous entamions une côte. Le vieu pap’ a d’abord senti un léger aplanissement de sa roue arrière. Puis soudain, une décélération sèche. Une nouvelle crevaison. La sixième depuis notre départ. Je lis sur le visage du vieu pap’ une acceptation stoïque de la situation. Il descend de son vélo et se met à l’ouvrage avec une dextérité remarquable. Sa roue est réparée en 10 minutes à peine. Aussi, si vous avez une roue à plat, n’hésitez pas à appeler le vieu pap’. La qualité de la prestation est garantie !

Nous achevons notre journée dans un camping aux abords de Postřelmov. Le lieu n’est pas véritablement un camping. Il s’agit plutôt d’une aire récréative dédiée aux sports aquatiques. Nous plantons nos tentes dans une vaste parcelle, à l’écart de la buvette. Nous nous y rendons pour dîner. Après avoir avalé notre soupe et notre quignon de pain, je fais la rencontre de Jan, un ingénieur hydrologue en vacances avec sa famille. Nous faisions connaissance en buvant des bières locales et des shooters à l’eau de vie. Jan a une bonne descente. Son fils de treize ans, Philippe, se joint à nous et écoute notre conversation.

Nous discutons de tout. Je lui raconte notre voyage et il me parle des siens. Jan insiste beaucoup sur l’importance de la famille dans sa vie. Il m’explique que ses enfants ont grandi sur les routes d’ Europe qu’il a sillonné avec sa femme quelques années plus tôt à velo. Jan vit au nord de Prague dans un village frontalier avec la Pologne et l’Allemagne. Il parle quatre langues. Je le questionne sur les hauteurs parleurs. Jan m’explique qu’ils diffusent des informations sur la vie quotidienne de la commune : sport, loisirs, travaux de voirie, etc. Ce système d’information est géré par la municipalité. Je le questionne plus avant. Un outil de communication politique ? Aucun lien selon lui. Un héritage de l’ère communiste? Sans doute. Un outil de régulation de la vie collective? Pas vraiment. Jan est étonné de mes questions. Il n’y avait jamais pensé. Nous poursuivons nos échanges. Je lui parle de mon pays et lui du sien. J’apprends beaucoup en l’écoutant. Nous passons une agréable soirée. Plus loin, un tchèque a sorti sa guitare. L’ambiance est festive.

De Pískáč Postrelmov à Jeseník (étape 56)

07/06/2024.

Nous entamons l’ascension des Sudètes orientales en direction des hauts plateaux Hanušovice, situés à 520 mètres d’altitude. Le paysage est à couper le souffle. L’épicéa et le sapin pectiné dominent la forêt montagneuse. Quelques jolis chalets bordent les routes. On aperçoit des troupeaux de biches et de chevreuils dans des prairies pentues.

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1 Comment

La tite fine · 5 June 2024 at 11h22

Le temps des cerises….
Prenez des forces Messieurs pour ce périple qui en demande ! Bonne découverte de la République Tchèque !

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