De Jeseník à Nysa (étape 54)

08/06/2024. Nous quittons la Tchéquie après avoir dévoré un solide repas à Jeseník. Nous empruntons de nouveau l’EuroVelo 9. La route est plate et bien balisée. Nous passons de villages en villages en longeant la rivière qui les relie. Nous nous enfonçons ensuite dans l’arrière pays qui est entrecoupé de prairies colorées. Au sortir d’un bois, nous franchissons la frontière sans même nous en rendre compte. La première localité que nous traversons est le village de Gierałcice. A quelques kilomètres de Nysa, nous croisons un fermier marchant aux côtés de son vélo. Sa roue arrière est crevée. Un signe prémonitoire ? Quelques minutes plus tard, je sens que ma roue arrière, elle aussi, vacille. Ma première crevaison depuis notre départ ! En reprenant ensuite la route, nous croisons le chemin de Marek et Adam, deux cyclistes dilletants. Adam roule en maillot de bain, tandis que Marek fume une cigarette. Nous faisons connaissance autour d’un verre.

Nos nouveaux compagnons sont tous deux mélomanes. Ils pratiquent la musique et souhaitent nous faire partager leur passion. Ils se proposent de nous conduire jusqu’au camping. Nous acceptons. Marek connait bien sa ville, Nysa, et nous la présente. Adam est professeur de tennis et guitariste. Nous convenons de nous revoir le lendemain. En Slovaquie, un allemand nous avait parlé de l’hospitalité polonaise. Bien que sceptique, je dois reconnaître qu’il n’avait pas tort.

Nous voici en Pologne ! Quelques cinq cents kilomètres nous attendent maintenant pour rejoindre le nord du pays jusqu’à Gdańsk. Nous gagnons le territoire par la voïvodie d’Opole, dont une large partie se situe dans les plaines de Silésie. Autant dire que ces prochains jours seront relativement agréables.

Nous séjournons ce soir dans un camping situé au bord du lac Nyskie. L’eau est saturée de phytoplancton, ce qui lui donne une couleur verte émeraude. Je reçois un message. Un orage de forte intensité se dirige vers nous. Nous observons avec le vieu pap’ le nuage menaçant s’approcher. Des éclairs et des grondements s’en dégagent. D’épaisses gouttes commencent à tomber. Nous nous mettons à l’abri sous nos tentes.

Une journée à Nysa

09/06/2024. Quelle belle journée avons-nous passé aujourd’hui. Le matin, au réveil, nous remettons nos maillots et partons nous baigner une nouvelle fois dans le lac situé à deux pas de notre emplacement. Nous nous prelassons quelques minutes au soleil après la baignade. Ensuite, lors du petit déjeuner, nous apercevons Marek à vélo. Il nous cherche. Nous lui faisons signe de nous rejoindre. Nous passons la fin de la matinée ensemble et convenons de nous rejoindre en début d’après midi à Nysa pour visiter.

Nous retrouvons Marek à la basilique Saint-Jacques-et-Sainte-Agnès de la ville. Il attire notre attention sur la toiture en pente de l’édifice qui est la plus raide d’Europe. Marek propose de nous faire découvrir sa ville natale à vélo. Nous le suivons. D’abord un arrêt au Bishop’s Palace, le musée de la ville. Nous y pénétrons et découvrons dans la cour intérieur des vestiges d’instruments de tortures. Ensuite, un passage bref devant l’école de musique de la ville où Marek a appris le violon étant jeune. Il nous conduit désormais devant deux tours de garde érigées à l’époque médiévale. Elles marquent l’emplacement des anciens remparts de la ville.

Marek bondit sur son vélo et se dirige vers un ancien bastion autrichien datant du 18ème et où, à notre grande surprise, nous apprenons que le Général de Gaulle y a été emprisonné pendant la première guerre mondiale. Nous faisons remarquer à Marek qu’il y a une erreur sur la plaque. Il est stupéfait. Nous continuons notre tour. Marek nous montre des quartiers aux styles contrastés, où l’héritage communiste et viennois se font face dans la même rue. La ville présente un sacré mélange des genres compte tenu de son histoire mouvementée.

Nous continuons la visite. Marek nous réserve encore quelques belles surprises. En chemin, nous découvrons le gigantesque fort Prusse en forme d’étoiles à cinq branches, construit au mitan du 18eme. En 1807, cette forteresse résista de nombreux mois face aux assauts répétés des troupes de Napoléon qui finit par conquérir la ville. Dans la foulée, nous visitons le cimetière de la ville. Nouvelle surprise. Nous y découvrons la tombe du grand poète allemand le baron Joseph von Eichendorff. Sur le chemin du retour, Marek désigne un imposant bâtiment qui fut occupé durant l’occupation par la Gestapo.

De retour au centre-ville, nous partageons une glace et discutons. Marek nous raconte sa passion pour la musique. Elle est son espace de création et de liberté. Il insiste pour que je vienne jouer de la musique avec lui. Mais je décline l’invitation, prétextant la fatigue. Je ressens de la déception chez Marek et je m’en veux. Lui qui nous a tant donné aujourd’hui. Marek nous a profondément touché par sa sensibilité et sa gentillesse. J’espère pouvoir lui rendre un jour la pareille. Peut-être en l’accueillant à Brest ou à Paris. Nous ne t’oublirons pas notre ami polonais. Dziękuję za wszystko, Marek.

De Nysa à Wroclaw (étape 55)

10/06/2024.

De Wroclaw à Morzęcin Wielki (étape 56)

11/06/2024.

Une vue sur le marché couvert de la ville (Hala Targowa). Une grande hall de plan allongé sur deux étages. Nous déambulons entre les étals. Les fraises (truskawki) sont à l’honneur. Les pâtisseries ont l’air succulentes. Nous en goûtons quelques-unes, dont une sorte de beignet à la rose (paçzek).

Nous terminons notre journée dans une chambre d’hôte. Les campings sont trop éloignés par rapport à notre position. L’endroit où nous séjournons est singulier. Il s’agit d’une écurie où meurent de vieux chevaux. Nous en caressons un, plutôt maigre, âgé de plus de 30 ans. La soigneuse équin est également professeur de yoga. Elle nous invite à une séance. Nous déclinons poliment. Nous préfèrons récupérer nos forces pour demain.

De Morzęcin Wielki à Boguszyn (étape 57)

12/06/2024. Je suis épuisé au moment d’écrire ces lignes. Nous n’avons parcouru tant de kilomètres aujourd’hui. Aussi, je demande au vieu pap’ de me souffler les mots. En voici le contenu : Nous pédalons à un rythme soutenu. Les routes sont irrégulières, tantôt lisses tantôt cabossées. Nous quittons un endroit sympathique pour en retrouver un autre tout aussi agréable. Nous avons marqués plusieurs arrêts dans la journée pour nous restaurer. Le temps était agréable. Un léger vent dans le dos et quelques pluies parfois. Un déjeuner original à base de soupe et de raviolis. Pendant que nous mangions, un vieil homme s’est assis à nos côtés et nous a serré la main. Puis, il n’a rien dit et est reparti. Lorsque nous avons fait les courses, un homme était à terre. Une autre chose. Nous avons tourné en boucle. Nous nous sommes retrouvés deux fois dans le même village en un quart d’heure de temps. Le GPS nous a fait faire le tour et le retour. Les derniers kilomètres ont été réalisés à plus de 30 kilomètres à l’heure. L’étape s’est achevée sur une belle ligne droite avant d’arriver au camping. Bon je vais aller au lit. Me laver les dents et au lit. Les moustiques m’attaquent en plus…

Nous assistons à un magnifique coucher de soleil ce soir. Une véritable boule de feu ardente. Nous l’observons avec le gérant du Camping Małe Miasto. Il nous explique qu’en plaçant ses doigts au niveau de la ligne d’horizon, nous pouvons estimer le le temps qu’il faut au soleil pour totalement se coucher. Un doigt équivaut à 15 minutes.

De Boguszyn à Poznan (étape 58)

13/06/2024. Nous quittons le camping de bonne heure afin de visiter la ville de Poznan dans l’après-midi. Sur les conseils du gérant, nous empruntons un chemin qui borde une voie ferrée. La route est étroite et terreuse. Nous avançons difficilement. Le vieu pap’ râle un peu. Nous décidons d’emprunter une autre route, plus ‘conventionnelle’. Nous passons de village en village. Parfois, les enfants comme les adultes se figent sur le trottoir et nous regardent. Que peuvent-ils bien se dire? Je les salue. Les champs de blé et de maïs laissent la place à une épaisse forêt de pins. Nous la traversons et pénétrons désormais dans la volvoïdie de Grande-Pologne. À dix kilomètres de Poznan, nous décidons de nous arrêter dans la ville de Swarzędz pour déjeuner. Nous nous installons sur un banc accolé à un gymnase scolaire.

Durant notre repas, nous faisons la connaissance de Rafael. Il est surveillant au gymnase. Nos vélos ont attiré son attention. Durant nos échanges, Rafael nous fait part de sa passion pour le triathlon. Il nous invite dans son bureau pour y boire un thé. Nous acceptons volontiers. En échange, nous lui proposons des fraises que nous avons acheté à l’entrée de la ville. Nous continuons de discuter. Rafael se confie un peu plus. Il évoque sa passion pour la musique, en particulier celle de Jean-michel Jarre (tout comme notre ami Marek). Il joue également de la percussion et nous explique la vertu curative de cet instrument. Nous parlons également de ses excursions sportives en France. Nous passons un agréable moment en sa compagnie. Au moment de nous quitter, Rafael me tend une tablette de chocolat. Je l’accepte un peu gêné. Sa gentillesse me surprend. Nous reprenons la route et nous voici enfin à Posnan. Une compétition internationale d’aviron se déroule à proximité du camping, sur le lac Malta (Jezioro Maltańskie). Nous y croisons quelques athlètes ukrainiens, coréens et argentins. Les gabarits sont impressionnants. Nous installons notre campement avant de visiter la veille ville de Poznan, réputée notamment pour son marché et son hôtel de ville.

Petit déjeuner dans une Piekarnia (boulangerie). Mon regard est attiré par des bocaux d’oignons confits à la graisse de porc. Des pains (chleb) de toutes sortes ornent les étals. Les viennoiseries sont quasiment toutes fourrées à la crème.

Au moment de quitter Rafael, une question me trotte dans la tête : comment expliquer la notoriété de Jean-michel Jarre en Pologne, à tout le moins, auprès d’une certaine génération? Sans doute parce que l’artiste a vendu des milliers d’albums (Oxygen, 1976, 18 millions d’exemplaires vendus) et réalisé des centaines de concerts au quatre coin du monde. Peut-être aussi parce qu’en 2005, il a donné un concert géant dans les chantiers navals de Gdansk devant plus de 170 000 personnes pour le 25ème anniversaire du syndicat Solidanorsc. Et d’autres concerts ont suivi les années suivantes. Peut être aussi parce que l’artiste a côtoyé de prêt des personnalités politiques de haut rang, comme Lech Walesa? Beaucoup de suppositions. Je vais continuer de creuser…

De Poznan à Gazawa (étape 59)

14/06/2024. Beaucoup de lacs sur la route.

Nous marchons dans les rues de la capitale de la Grande-Pologne. Nous arrivons au niveau du vieux marché. Les façades bigarrées des commerces nous émerveillent. L’ancien hôtel de ville de type reconnaissance est majestueux. D’imposantes fontaines bordent les quatre coins du marché. Aux pieds de l’une d’elles, un enfant chante a cappella. On nous alpagent pour consommer dans les bars et restaurants aux alentours.

Pendant notre balade, nous assistons à un concert de rock chrétien. Une polonaise s’approche de nous pour parler de Dieu et de sa foi. Sur la place, un monument hommage à Stary Marych, un personnage fictif symbole du dialecte de la ville. Le personnage s’appuie sur un vélo et porte une mallette accrochée au guidon

De Gazawa à Bydgoszcz (étape 60)

15/06/2024. Une visite de la ville. Une route dans les bois.

De Bydgoszcz à Osiek (étape 61)

16/06/2024. Une nouvelle étape en pleine nature. Nous pénétrons la partie orientale des forêts de Tucholskie. La route est bordée de pins sylvestres et de bouleaux argentés. Le sous-bois, dense, abrite une multitude d’espèces végétales. Nous avalons les kilomètres dans ce paysage arboré et odorant. Le trafic routier est faible et les routes sont planes et lisses. Notre environnement sonore oscille entre le chant des oiseaux et le bruissement de nos pneus sur l’asphalte. En dépit de ces conditions idéales, nous roulons le vendre vide. Nous n’avons pas anticipé la fermeture des commerces le dimanche. Les points d’alimentation sont pour la plupart fermés. Nous parvenons néanmoins à acheter quelques fruits et des gâteaux, notamment un succulent strudel aux pommes (strucla jabłkowy) que nous dévorons en cours de route.

Après l’avoir dépassé de trois kilomètres puis être revenu en arrière, nous arrivons au camping Zakątek. Comme les précédents, il se situe au bord d’un étang, ici le Jezioro słone. Des activités de canoë-kayak sont proposées aux campeurs. Le camping abrite de nombreux bungalow personnalisés. Certains sont à vendre. La résidence secondaire en camping semble être une pratique bien installée dans le cas présent. Nous croisons peu de résidents. Après avoir planté nos tentes, nous buvons une soupe sur la terrasse du bar fermé, scrutant le plan d’eau. Demain, si tout se passe bien, nous atteindrons notre ultime destination avant de nous rediriger vers Brest : la ville portuaire de Gdańsk. Pour l’heure, le vieu pap’ m’annonce que les 5000 kilomètres ont été franchis dans la journée. N’est ce pas là un beau cadeau le jour de la fête des pères ?

Un aperçu du paysage forestier de la journée. On distingue le petit panneau de l’Euro Vélo 9. La route est graveleuse à cet endroit.

Comme par hasard ! Il aura fallu attendre la dernière étape avant Gdańsk, en plus dans le camping le moins fréquenté de tous, pour que quelqu’un se tire avec ma batterie externe qui chargeait dans les toilettes. Oh merveilleuse Power Bank 20.000 de la gamme innovante FS5 que j’ai acheté 69,95 euros au Vieux Campeur, comme je vais te regretter. Et toi, être mauvais qui me l’a chouré, veille au moins à en prendre soin ! Elle le mérite.

De Osiek à Gdańsk (étape 62, l’objectif est atteint !!!)

17/06/2024. Levé à 6h30. La lumière du jour est déjà vive. Le chant des oiseaux nous réveille. Ce n’est pas un concert mélodieux, mais un bordel sans nom. Ça piaille dans tous les sens. Je pars à la recherche de ma batterie. En vain. Nous quittons le camping en quête de notre petit déjeuner. Après avoir trouvé notre bonheur à Skórcz, nous roulons en direction de Gdańsk sous un ciel ensoleillé. Nous empruntons une route départementale non seulement étroite mais très fréquentée. Nous tentons de la quitter à la première occasion. Nous trouvons une alternative mais l’état de la route est mauvais. La chaussée est parsemée de nids-de-poules. Nous ralentissons fortement pour épargner nos vélos (et nos fesses). À vélo, la qualité du revêtement de la route est proportionnelle à la vitesse à laquelle on s’y déplace.

En route, nous marquons un arrêt à Starogard Gdański pour boire un grand café (duża kawa). La place du marché est charmante. L’ambiance y est paisible. Nous reprenons la route. Encore une quarantaine de kilomètres.La chaussée est désormais pavée de grosses dalles percées. Nous roulons entre les trous pour éviter les saccades. C’est l’horreur. Je ne sais plus si je transpire à cause des kilomètres parcourus ou à cause des trous que je tente d’éviter. Encore dix kilomètres. Nous marquons une nouvelle pause à Pruszcz Gdański pour remplir nous gourdes et manger un peu. D’une certaine façon, nous pénétrons dans la banlieue industrielle de Gdańsk. Encore quelques coups de pédales et nous y sommes. Nous reprenons la route. Cette fois ci, nous empruntons une piste cyclable qui serpente le long d’un canal et qui indique la route de l’Ambre. Nous apercevons enfin le panneau de signalisation de la ville portuaire. Le pari est rempli !!! Nous tentons de le rejoindre pour immortaliser le moment mais nous sommes surpris par une averse. Nous filons nous réfugier chez un fleuriste qui nous offre un café. Nous sympathisons. Il est ahuri par notre voyage. Avant de se quitter, il nous offre de petites plantes enveloppées dans un sac plastique. Pense t-il vraiment que nous les transporterons les deux milles kilomètres restants jusqu’à Brest? Nous le remercions néanmoins pour son geste. Quelle gentillesse tout de même ! Je peine à saisir la signification des fins de son action. Sont-elles orientées par ses valeurs religieuses, culturelles, ou autre ? A priori, la logique utilitariste n’est pas déterminante. Nous arrivons à notre hôtel, la Villa Stratus. Nous sommes accueillis par Marek kaplon, ancien batteur du groupe de métal polonais, TSA, qui a connu un certain succès dans les années 1980-1990. Les murs sont couverts de photos, tableaux et de pochettes de disque. Nous occupons une petite chambre jolie. Nous y séjournerons quelques jours pour profiter pleinement de la ‘Perle de la Baltique’ avant d’entamer le chemin du retour.

L’horreur en image. Une route avec des dalles en béton trouées. Le but du jeu ? Rouler sur les intersections. Cette voie, qui s’est étendue sur 5 kms, a été la plus longue de la journée !

Une photo avec le gentil fleuriste qui nous a accueilli au moment de l’averse. Elle marque notre arrivée à Gdańsk sous le signe de l’hospitalité. Le symbole est préférable me semble t’il que de poser aux côtés d’un panneau de signalisation, non?

Séjour à Gdańsk

Nous visitons les chantiers navals de Gdańsk où éclata la grande grève de 1980 qui donna naissance au syndicat libre Solidanorsc et marqua le début du démantèlement du régime communiste polonais. Nous profitons de l’occasion pour nous rendre au Centre européen des solidarités (Europejskie Centrum Solidarności) pour mieux comprendre les ressorts de ce mouvement historique. La visite est passionnante. La présence de l’ancien leader syndical et président de Pologne, Lech Wałęsa, et des ouvrier.eres des chantiers imprègnent les lieux.

De Gdańsk à Dębki (étape 63)

20/06/2024.

Le GPS est éteint. Nous suivons aujourd’hui les panneaux de la VéloRoute 10 et 13. Le trajet s’apparente parfois à une course d’orientation, mais dans le cas présent, la route est agréable. Nous traversons les villes portuaires ‘soeurs’ de Gdańsk (Sopot, Dgynia) avant de rouler sur la piste cyclable qui bordent les rivages de la baie de Puck. Les côtes de dunes sont à faible crue. Nous roulons au même niveau que la mer. En chemin, nous croisons de nombreux cyclotouristes, tout aussi équipés que nous, sinon plus.

De Dębki à Izbica (étape 64)

21/06/2024.

Nous longeons la côte Słowińskie avant de pénétrer dans la réserve naturelle de Piaśnica Łąki. Une épaisse bande forestière borde la plage de sable fin. Nous entendons le son des vagues pendant que nous roulons en forêt. Le plaisir est immense.

Le vieu pap’ contemple la mer Baltique. Il est heureux. Il en parlait déjà lorsque nous étions en Autriche. Toutes les conditions de son bonheur sont ici réunies : des centaines de kilometres de côtes avec une piste cyclable bien aménagée, de vastes plages sablonneuses, du soleil, une eau à bonne température pour se baigner, des prix (relativement) modérés dans les commerces.

De Izbica à Ustka (étape 65)

22/06/2024.

Au terme d’une étape éprouvante, nous trouvons refuge dans le petit camping du village de Glówcsyce. Le responsable nous accueille chaleureusement. Nous sommes les principaux clients de la journée. Il nous présente son ami Kristian, un belge polonais, avec qui nous sympathisons à coup de shooters de vodka, jusqu’à tard dans la nuit. Le match de foot à la télé devient secondaire. Kristian est bavard et boit beaucoup. Le patron se joint à nous. Il est jovial. Il boit derrière son comptoir. Nous passons une excellente soirée. Nous retrouvons nos deux acolytes le lendemain matin pour la photo souvenir. Kristian est au café-calva évidemment.

Une pluie torrentielle s’abat sur nous. Nous ne pouvons plus rouler. Nous stationnons plus d’une heure dans un petit et étroit abribus. Les voitures nous éclaboussent parfois lorsqu’elles roulent trop près du trottoir. Heureusement, le vieu pap’ a trouvé la solution pour éviter l’arrosage.

La sirène d’Ustka qui symbolise tous les charmes de la mer. Elle tient dans son bras un saumon, fierté de la pêcherie locale. Une légende raconte que celui qui caresse son sein gauche aura un vœu et demi exaucé ! Pourquoi un vœu et demi? Ici, il est dit que trois souhaits se réalisent à cent pour cent grâce à un poisson doré. Et vu que la sirène est moitié femme et moitié poisson, elle est donc un poisson à cinquante pour cent. Au regard de ces éléments, nous avons donc formulé un vœu et demi chacun. Par contre, manque de bol, on lui touché le sein droit.

De Ustka à Mielno (étape 66)

23/06/2024. Durant notre étape, nous longeons deux grands lacs : celui de Jamno et un peu plus loin le lac de Bukowo.

De Mielno à Rewal (étape 67)

24/06/2024.

Une grande partie de l’étape s’est déroulée aujourd’hui dans la forêt. La piste cyclable est vraiment bien aménagée. L’espace est suffisant pour y croiser d’autres cyclistes sans freiner. Les difficultés apparaissent surtout au niveau des stations balnéaires. Les routes sont partagées avec les piétons qui sont, en cette période de l’année, très nombreux. Le repérage des panneaux de signalisation réclame une plus grande vigilance. De même, le nombre de cyclistes, parfois débutants, augmente. Enfin, autre danger, la circulation de voiture-vélo dont la location semble prisée par les familles. Elles occupent l’espace et il n’est pas si aisé de les dépasser.

A mi-chemin, nous marquons l’arrêt sur une plage flanquée entre deux sites balnéaires. Nous passons par la forêt pour y accéder. Le sol est tapissé de pignes et d’aiguilles de pins. La plage est peu fréquentée. Le vieu pap’ me confie ses affaires et part se baigner. De mon côté, je trouve un peu d’ombre et je m’allonge avant de m’endormir. Quelle journée !

En chemin, nous croisons la route de nombreux phares aux figures imposantes. On en dénombre treize au total de Swinoujscie à Hel. Ici, le phare à deux étages de Niechorze édifié en 1866. Il mesure 45 mètres et sa lumière (électrique) peut atteindre jusqu’à 20 milles marins, soit 37 kilomètres.

De Rewal à Swinoujscie (étape 68)

25/06/2024. Cette journée est véritablement spéciale. Premièrement, elle marque l’anniversaire de mon soleil d’Orthez qui, à plusieurs reprises, m’a rejoint à plusieurs reprises au quatre coins de l’Europe. Deuxièmement, il s’agit de notre dernière étape en Pologne. Demain, la voïvodie de Poméranie Occidentale sera derrière nous. Troisièmement, elle marque mon premier bain dans la mer Baltique. Le moment était jouissif. La fraîcheur de l’eau a rasséréné mon corps brûlant. Quatrièmement, au moment ses lignes, la France rencontre la Pologne pour l’Euro 2024. La Pologne vient d’égaliser à un but partout. Je me fais petit face à la horde de supporters polonais du camping.

E.G: Mon vieu pap’, que retiens-tu de notre passage en Pologne ?

J.G: C’est l’accueil d’abord. Au moment où nous avons crevé. On nous a soutenu, apporté à manger. Ensuite, c’est la beauté des villes que nous avons visités. Leur clarté. Leur propreté. Le respect qu’ont les polonais à l’égard de la signalisation routière. L’EuroVelo n’a pas toujours eu la qualité attendue. Le temps était impeccable. Enfin, favorable. Les plages de la Baltique ont un sable extra-fin. Les polonais sont tous blancs. Voilà, que veux tu que je dises d’autres…

Pour ma part, je garde en mémoire nos nombreuses rencontres placées sous le signe de l’hospitalité. Sur ce point, notre rencontre avec Marek a été décisive. Je regrette de ne pas avoir passé plus de temps à Bydgoszcz, Poznan ou encore Wrocław. Il y avait tant de choses à voir. J’ai aimé rouler dans les paysages verdoyants du pays, et ce malgré l’état déplorable des routes, exception faite de de celles de la côte balte. La visite de Gdańsk a été le point d’orgue de notre voyage à vélo. J’ai aimé me plonger dans le passé de cette ville qui, d’un certain point de vue, est riche d’enseignements pour affronter les défis actuels. Je reste également frappé par les modes de consommation en Pologne. Rarement je n’ai vu autant de petits commerces privilégiaient dans leurs rayons l’alcool, en particulier dans les zones rurales. En revanche, je ne crois pas avoir déjà aperçu autant d’équipements sportifs dans les espaces publics.

Categories: Blog

1 Comment

Marek · 11 June 2024 at 19h05

Merci beaucoup pour vos aimables paroles, mes amis. Nous nous reverrons certainement. Je vous souhaite un voyage toujours réussi et de nombreuses aventures intéressantes.

Leave a Reply

Avatar placeholder

Your email address will not be published. Required fields are marked *