Du Crotoy à Dieppe (étape 88)

22/07/2024. Sur le plan cycliste, cette étape a été d’une grande monotonie. Elle se résume en deux sigles : D940 et D925. Quasiment aucune pistes cyclables sur soixante dix kilomètres. Nos yeux sont restés rivés sur les lignes latérales des départementales. Nous tenions fermement nos cocottes pour éviter les écarts. Nous étions concentrés pour maintenir notre rythme et ce malgré le tournoiement du vent. La journée a surtout été appréciable sur le plan touristique. De ce point de vue, les villes côtières et leurs abords nous ont époustouflés. D’abord Saint-Valery-sur-Somme pour la baie de Somme. Ensuite Mers-les-Bains pour sa promenade à l’ambiance “Art Nouveau”. Le Tréport pour son joli port et ses falaises. Enfin Dieppe pour ses plages de galets et les souvenirs que j’y ai laissés.

Une petite anecdote. Avant d’arriver à Dieppe, le vieu pap’ et moi avons été flashés par un panneau radar pédagogique à 188km/h. Nous risquions le dérapage, était-il écrit. Surpris, nous avons ralenti. C’est vrai que parfois, on en oublie la limitation de vitesse !

Nous déjeunons à Saint-Valery-sur-Somme qui est l’un des trois ports de la baie de Somme. L’estran est à marée basse. Nous observons la flore buissonneuse du schorre. Un oiseau a cassé l’une de ses ailes. Il reste immobile le long de la promenade. Les gens s’arrêtent et s’apitoient sur son sort.

À Mers-les-Bains, nous empruntons la promenade maritime. Nous plongeons dans le quartier balnéaire de la ville, qui abrite des villas colorés de la Belle Époque. Les styles (Anglo-normand, Flamand, Picard, Renaissance …) sont variés. Ces villas rappellent que la baignade était une pratique prisée par la riche bourgeoisie au 19e siècle.

À la suite d’une rude ascension, nous parvenons au sommet des falaises de craie du Tréport. La vue panoramique est à couper le souffle. On distingue les plages de galets ainsi que la Bresle qui se jette dans la Manche. Les choses semblent immobile depuis ce point de vue.

Dieppe est une ville qui a compté dans ma trajectoire professionnelle. J’y ai réalisé un stage de fin d’étude en 2011. J’étais alors étudiant à Rouen. Je n’y suis pas revenu depuis. Je n’ai pas reconnu la physionomie des lieux. La Maison de l’Emploi et de la Formation, pour laquelle j’ai travaillé, a quitté ses anciens locaux. Le château fort est, quant à lui, toujours là. Il continue de surveiller les côtes de la Manche. La piscine d’eau de mer est également toujours présente. Nous déjeunons sur la plage de galets qui se situe au contrebas du centre aquatique. Le moment est très agréable. Comme chaque déjeuner au final.

Nous passons la nuit au camping “La Source”, non loin de Dieppe. La réceptionniste nous a déniché une place à l’extrémité du site. Les sanitaires sont loin. Nous pensions être au calme mais nous nous trompions. Une voie ferroviaire se situe à 50 mètres de notre emplacement. Le vieu pap’ a fini d’installer sa tente. C’est le moment de la douche.

De Dieppe à Fécamp (étape 89)

24/07/2024. En sortant du camping ce matin, nous découvrons par hasard la Véloroute du Lin. Nous l’empruntons. Il s’agit d’une ancienne voie de chemin de fer conduisant jusqu’à Fécamp, en passant par Cany-Barville et Valmont. L’étape est agréable. Elle se fait à distance des voitures. Les allées boisées de la véloroute nous protègent du vent. Les pentes sont progressives. Le bitume est en excellent état. Progressivement, nous pénétrons dans l’arrière-pays cauchois. Les champs de lin s’étendent à perte de vue. La floraison est finie. Les machines arrachent les tiges et les laissent sécher avant d’entamer le rouissage. Nous déjeunons dans un bistrot à Cany-Barville. Après le repas, nous nous y délassons un long moment, en terrasse. Deux autres cyclistes font de même. Fécamp est proche, à quinze kilomètres.

Nous reprenons la route. Cependant, sans y prêter attention, nous empruntons une nouvelle piste cyclable. Nous ne réalisons pas encore que nous nous écartons de Fécamp. C’est au moment d’arriver à Veulettes-sur-Mer que nous comprenons notre erreur. Dans le même temps, ma roue avant s’aplatit. J’ai crevé. Nous remplaçons la chambre à air. Nous sommes désormais à plus de trente kilomètres de Fécamp. Nous reprenons de nouveau la route. Mais cette fois-ci, nous empruntons la départementale D925. L’accotement revêtu est mince. Elle disparaît au bout de quelques kilomètres. Le trafic est dense. Nos nerfs sont mis à rude épreuve. Les miens en tout cas. Enfin, au terme d’une longue pente descendante, nous parvenons jusqu’à Fécamp. Longtemps crispées, les épaules sont douloureuses. Nous traversons l’ancien port morutier avant d’atteindre le camping, situé dans les falaises. C’est donc une route au dénivelé sévère qui vient clôturer cette étape mitigée. Une fois au camping, le vieu pap’ s’exclame : C’est pas vrai, j’ai encore crevé !

Durant la Véloroute du Lin, on peut apprécier une variété de paysages, entre étangs, piscicultures et cultures de cresson. Toutefois, ce sont naturellement les champs de lin qui dominent. En cette période de l’année, le lin est arraché et séché au soleil. Quel spectacle de le voir coucher en andains comme ici.

Surnommée « la perle du pays de caux », la petite station balnéaire de Veulettes est un lieu typique de la cote d’albâtre : une plage avec des galets, des falaises de craie, une campagne en retrait, des vallées qui entourent le village côtier…. Et des normands dedans!

Nous passons une nuit au camping de Renéville, à Fécamp. Le site à la particularité d’être perché sur les hautes falaises qui enserrent la ville portuaire. La vue panoramique est à couper le souffle depuis notre emplacement. On aperçoit les falaises, la mer, la ville, le port. Plus impressionnant encore, le parc éolien de la côte d’Albâtre. Nous contemplons ce spectacle pendant notre repas du soir.

De Fécamp à Trouville-sur-Mer (étape 90)

24/07/2024. Une journée dure et chaotique.

De Trouville-sur-Mer à Ouistreham (Ranville, étape 91)

25/07/2024. Le vieu pap’ me rejoint au bistrot du camping. Nous débriefons par rapport à l’étape d’hier et planifions celle d’aujourd’hui. Direction Caen. Nous gagnons d’abord le quartier de Hennequeville puis le village de Trouville-sur-Mer. Nous longeons la baie de Seine depuis la piste cyclable aménagée. Un regard en direction du marché aux poissons, puis nous franchissons la Touques, vers Deauville. Malgré un temps maussade, la station de luxe est fréquentée. Les villas au style éclectique se disputent la meilleure vue sur la mer. La piscine olympique de la ville a fière allure au bord de la promenade maritime. Nous quittons la ville en direction de Blonville-sur-Mer. Après une âpre côte, nous rencontrons un trio de cyclotouristes avec lequel nous sympathisons. Ils empruntent la Vélomaritime jusqu’à Cabourg. Nous les suivons.

Nous sommes sur les voies vertes de la baie de l’Orne. Nous traversons de nombreuses petites villes, dont Cabourg que l’on surnomme “la Reine de la Côte Fleurie”. Le fronton de mer est bordé de villas de style “Belle Époque”. Les références à Marcel Proust sont nombreuses. Des textes de l’écrivain sont affichés dans des kiosques flanqués le long de la promenade maritime. Nous continuons notre route. Les références au débarquement de Normandie lors de la seconde guerre mondiale sont nombreuses. L’alliance entre la France et la Belgique est notamment mise à l’honneur. Arrivés à l’embouchure de l’Orne, nous atteignons Ouistreham par la voie verte qui relie Caen. Nous déjeunons au bord de mer. Il y a un léger crachin. À la suite d’une pause-café, nous repartons vers Ranville où se situe le camping. Le gérant est âgé et prend son temps. Un allemand devant moi me signifie son impatience. Le crachin se transforme en averse. Dans sa grande mansuétude, le gérant nous autorise à planter nos tentes au pied d’un chalet pour nous abriter de la pluie. Nous sommes la fin juillet et le camping est presque vide.

La double sculpture des “chromosomes humanisés” de Philippe Valensi, situé à quelques mètres de la place Claude Lelouch, à Deauville. Un hommage au film du cinéaste “Un homme et une femme” (1966).

Lors d’une pause à Villers-sur-Mer, nous découvrons ce magnifique jardin au coeur de la ville. Je l’observe. Sa beauté me stupéfait.

Le vieu pap’ y tenait, alors je la poste.

De la bruine à l’averse. Le vieu pap’ s’abrite sous sa petite terrasse en attendant une éclaircie. Dans l’attente, nous mangeons des fruits et écoutons un potcast sur le cyclotourisme.

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