De Trieste à Postojna (étape 44)
17/05/2024. Une étape singulière. Nous nous apprêtons à quitter l’Italie pour la Slovénie. Pour préparer ce changement, nous misons sur l’usage d’un nouveau navigateur GPS : Mapy.cz. Il est considéré comme plus performant que Google Maps pour la planification des itinéraires à vélo. Deux modes sont proposés notamment : ‘vélo de route’ ou ‘vélo tout terrain’. J’opte pour le second. Nous suivons les indications. Nous entamons une lente ascension pour quitter la cité portuaire. La route devient de plus en plus raide. Nous marchons aux côtés de nos vélos. A mesure de notre ascension, la chaussée se rétrécit et se dégrade. D’abord bitumée, elle devient ensuite gravillonnée puis rocailleuse. Finalement, nous finissons dans un sentier de randonnée en poussant nos vélos avec difficultés. Je commence à regretter le mode ‘tout terrain’ du GPS.
Enfin, nous quittons ce sentier escarpé. La route est désormais bien lisse et relativement peu fréquentée jusqu’à la frontière italo-slovène. Passé la petite commune de Fernetti, nous arrivons au poste frontière que nous franchisons avec un peu d’émotions. Un nouveau commencement. La première ville de Slovénie que nous traversons est Sežana. L’écriture slovène me dépayse. Je ne comprends ni les panneaux publicitaires, ni les indications routières. Nous nous enfonçons un peu plus dans la région du Carniole-intérieur. Les paysages de prairies et de montagnes verdoyantes nous entourent. L’ascension vers les plaines se fait en douceur. A l’approche de Razdrto, nous marquons l’arrêt dans un bistrot, le bar Milka. Premier contact avec l’autochtone. Une charmante petite vieille femme, au dos courbé, nous sert le café. Nous échangeons nos premiers mots en slovène : Dober dan, rad bi dva kavo, prosim (bonjour, je voudrais deux cafés,, s’il vous plaît). Hvala! (Merci!). A un moment donné, elle m’interroge. Grand moment de solitude. Je réponds: Ne razumen. Slabo govorim slovensko ! (Je ne comprends pas. Je ne parle pas Slovène.) Mon accent est horrible. Elle rit. Nous reprenons la route. Nous suivons une belle piste cyclable qui nous conduit jusqu’à Postojna. Sur place, nous découvrons que la petite ville abrite le plus important centre d’études du Karst au monde. Nous passons à quelques mètres du parc de la grotte de Postojna, réputée comme la plus vaste d’Europe. Les visiteurs s’y pressent pour en découvrir les galeries et les salles. Selon une légende locale, un dragon y vivrait. Pour notre première nuit, Nous séjournons en chambre d’hôte.
À ce moment-là, nous suons à grosses gouttes. Le sentier est raide est impraticable. Nous tirons nos vélos comme des boeufs. Le sol est jonché de grosse caillasse. Un ‘ chemin de chèvre’, comme le dit le vieu pap’ qui peste contre le GPS. Pour le coup, moi aussi. Encore quelques efforts et nous quittons cette galère…
Nous voici enfin arrivés au poste frontière italo-slovène. La traversée reliant la mer Adriatique à la mer Baltique est désormais bien entamée. La petite photo s’impose…
Nous quittons la forêt. Le paysage se dégage. Nous marquons une pause et contemplons la vue. Le calme est absolu. Les chevaux au pré courent vers nous. Au loin, un mont dévoile sa lande pierreuse karstique.
De Postojna à Ljubljana (étape 45)
18/09/2024. Petit déjeuner ‘découverte’ avant de reprendre la route. Assis sur un banc au centre de la place Titov de Postojna, nous dévorons des viennoiseries. Le croissant se dit rogljiček et le café Kava. Je goûte de la povitica, équivalent de la brioche. L’étape s’annonce plutôt apaisée aujourd’hui. Elle se scinde en trois parties. La première se déroule sur des route s de campagne. Le dénivelé est positif. Il s’élève à plus de 500 mètres. Tout se passe bien. Les jambes suivent. La seconde partie se déroule sur la départementale. La route est lisse et asphaltée. Le dénivelé est cette fois-ci négatif. Il s’établit à plus de 700 mètres. Nous atteignons des vitesses maximales lors de notre descente. Les lacets de la route sont serrés. De nombreux motards nous doublent. Nous sommes sur leur terrain de jeux.
Le vrombissement des moteurs nous accompagne jusqu’à Vrhnika où nous décidons de déjeuner. Au supermarché, je confonds kvas (levure) et maslo (beurre). Apprentissage par l’erreur. Nous mangeons des sandwichs (sans beurre donc) dans un parc public. Le vieu pap’ s’étonne de la propreté des rues et du calme qui y règne. La troisième partie de l’étape se déroule sur une piste cyclable flanquée entre l’autoroute et la départementale. La route est impeccable, bien balisée. Peinte en rouge, elle est semblable à un tapis rouge que l’on aurait déroulé jusqu’à la capitale, Ljubljana. Nous y arrivons sans peine. Toutefois, lors d’un arrêt, nous réalisons que ma roue arrière est sacrément voilée. En y regardant de plus près, nous constatons que la jante comporte plusieurs fissures au niveau des intersections des rayons. La rupture est proche. Nous nous mettons en quête d’un vélociste. L’un d’eux nous oriente vers un professionnel qui dispose de la jante adéquate. Nous sommes cependant samedi. Il ouvre lundi. Nous décidons donc de stationner deux jours à Ljubljana. Une bonne occasion de visiter la cité slovène.
La statue du poète France Prešeren sur la place éponyme à Ljubljana. Au-dessus de sa tête, se penche une muse, tenant dans sa main une branche de laurier. L’hymne nationale de la Slovénie est tiré de l’un de ses poèmes, Zdravljica (« Le Toast »). Cette figure du romantisme est un fort symbole consensuel de l’identité slovène.
Une vue panoramique de la place Prešeren. En rose, l’Église de Notre-Dame-de-l’Annonciation, fondée au mitan du 17e siècle. Un monastère franciscain, que l’on peut visiter, et datant du 13e siècle y est relié.
Alors que je me promenais tranquillement au bord du Ljubljanica, un dragon s’est interposé entre moi et le pont que je souhaitais emprunter. Son air menaçant m’a surpris comme le montre la photo. Heureusement que j’avais une barre de céréales sur moi. Je l’ai lancé et le dragon est parti la manger. J’ai ainsi pu rejoindre l’autre côté du pont, sain et sauf.
Lors de notre visite de Ljubljana, je décide de visiter le musée ethnographique slovène. Qu’il est bon de varier les plaisirs ! Lors de cette parenthèse, je découvre le collectif d’art politique slovène, Neue Slowenische Kunst (NSK). Ce mouvement a été fondée à Ljubljana en 1984, au moment du délabrement de la Yougoslavie socialiste. Les œuvres NSK s’inspirent de l’esthétique des régimes totalitaires et des mouvements extrémistes et nationalistes. Les symboles idéologiques sont détournés à des fins critiques. La devise du NSK : L’art est un fanatisme qui demande de la diplomatie.
Arrêt (forcé) à Ljubljana
22/05/2024. Voici quatre jours que nous sommes à Ljubljana et nous commençons vraiment à nous empater. Le remplacement de ma jante arrière s’est révélé plus complexe que prévu, et ce, pour plusieurs raisons. Les vélocistes n’avaient pas ce modèle en stock, considéré comme rare. Il a donc fallu envisager la pose d’un nouveau modèle de jante. Or, cela impliquait également le remplacement des rayons. À ceci s’ajoute une saturation des carnets de commandes des vélocistes. Ljubljana est une ville où les déplacements à vélo sont fréquents. La demande d’entretien est donc forte. Nous nous sommes résolus à attendre la livraison d’une nouvelle jante avec ses rayons et la disponibilité d’un mécanicien cycle. Heureusement, les activités ne manquent pas ici.
À l’instar de ces deux mégots, nous ne sommes pas restés griller au soleil durant notre attente forcée. De son côté, le vieu’ pap’ n’a eu de cesse d’arpenter les rues de la capitale slovène, telle une âme errante. De mon côté, j’ai tué le temps dans les musées pour découvrir l’histoire de la Slovénie. Si nous avons décidé d’investir différemment notre temps, nous nous retrouvions cependant chaque matin, moi et le vieu pap’, au restaurant du camping pour profiter du petit déjeuner anglais à neuf euros. Mais également le soir pour picniquer près de nos tentes, en compagnie de notre voisin, François de la Rochelle, un baroudeur d’exception.
De Ljubljana à Slovenska Bistrica (étape 46)
23/05/2024. Une journée épique. Nous quittons Ljubljana de bon matin. L’envie de reprendre la route est forte. La petite capitale s’éloigne au fur et à mesure. Nous allons vers le nord. En direction de Kamnik, une ville médiévale. Le paysage est dégagé. Nous en profitons pour lever le nez. Le paysage est dégagé. Des cultures d’orges nous entourent. Face à nous, un vaste plateau. Au loin, les alpages de Velika planina. Nous contournons la cité pour nous engouffrer dans la vallée verdoyante. Les villages de montagne sont innombrables. Nous entamons une petite ascension de cinq cents mètres. Un panneau au sommet nous indique la présence de sangliers. Pozor ! La descente qui suit est longue et belle. La campagne slovène se révèle à nous.
De Slovenska Bistrica à Moravske Toplice (étape 47)
24/05/2024.
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